Sommes-nous tous fous ?
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Qu'est-ce qu'être fou veut dire ?
Perturbé mentalement ? Qui ne l'est pas, au moins à un moment ou à un autre, voire souvent ?
Savez-vous que le DSM V, mieux encore que son prédécesseur le DSM IV, nous « offre » la possibilité d'être tous des malades mentaux ! (qu'est-ce que le DSM? voir ci-dessous) Ou plus exactement que notre fonctionnement psychique soit adapté à la prescription de drogues psychotropes (c'est à dire qui agissent sur notre cerveau). En fait les tableaux cliniques y sont si vastes que les médecins peuvent grâce au DSM V presque toujours trouver un médicament adapté à notre situation psychique.
Pour nous guérir des aléas de la vie ?
En respectant ce registre, mondialement reconnu, la frontière entre la maladie mentale et la santé est plus que ténue.
Mon propos n'est pas de savoir si c'est mieux ou pire, il est de nous inviter à prendre notre place avec un minimum d'informations pour être à même de comprendre ce qui se passe en nous et autour de nous.
La nouvelle version du DSM, est une nouvelle étape avec laquelle nous pouvons jouer pour obtenir des drogues de l'esprit remboursées par l'assurance maladie... ou nous pouvons déjouer cela grâce à une autre lecture de notre état.
Alors comment considérer nos perturbations mentales ?
Je pense que chacun de nous est sujet à de nombreuses perturbations mentales. C'est ainsi, et c'est à nous de jongler avec. « C'est la vie » comme disent les anglais (ils le disent en français !) !
Et je suis aussi persuadée que nous détenons la sagesse, notre sagesse au moins. Ainsi nous pouvons y avoir recours pour améliorer notre vie, prendre soin de nous, de notre environnement et même contribuer au mieux-être des autres.
De la capacité de chacun à promouvoir un monde meilleur.
De quel monde rêves-tu ? Ou comment serait ce monde si tu t'autorisais à y rêver ?
La vraie question, celle qui nous concerne tous est : que fait-on de la folie ?
Comment vit-on avec si on se dégage de l'étiquetage pathologique ?
La question n'est-elle pas plutôt : « que faire de mon énergie de vie ? »
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Est-ce que je retourne l'arme contre moi (en me détruisant, en investissant ma souffrance...) ou contre autrui (en attaquant, harcelant, culpabilisant...) ou les deux ?
Voici le versant destructeur de la folie. -
Est-ce que j'utilise cette énergie pour créer ma vie ?
Une vie à laquelle j'ose rêver.
Voici le versant constructif, le risque optimiste.
Les deux options sont accessibles. La plupart du temps nous optons (inconsciemment) pour un mélange des deux. Où est alors le curseur ?
Alors, la question de savoir qui est fou, loufoque, dingue, ouf, qui a un grain (et autres synonymes plus ou moins argotiques) est-elle pertinente ?
En admettant que nous sommes tous perturbés, cela simplifie permet d'évacuer la question et d'en venir à la question qui nous concerne tous : que faisons-nous de notre vie ?
Certains abandonnent et se laissent absorber par la pathologie mentale dans laquelle ils espèrent sans doute engloutir leurs souffrances. Avec l'aide des psychotropes censés les aider ils peuvent glisser vers la psychiatrisation au risque de s'y perdre, d'y perdre leur raison d'être.
En dehors de quelques cas très sévères, de personnes déconnectées, devenues incapables de prendre en charge leur survie, qui se mettent en danger et sont dangereux pour les autres, peu de personnes relèvent de l'asile... qui ne s'appelle plus ainsi et plus même hôpital psychiatrique mais « CHS ». Comprendre « Centre Hospitalier Spécialisé ». C'est sans doute plus discret !!!
Alors OUI je peux agir sur moi en mode « Objectif Bonheur » comme m'y invite BoB !
C'est à dire en utilisant ma vie, les événements qui se présentent pour me sentir vraiment en vie et responsable de ma vie !
Accueillir ce qui se présente même si c'est très douloureux (et la douleur existera sans doute toujours ! Ou tant que nous serons en vie)
et décider de ce que j'en fais : agir pour que cela ait du sens pour moi, soit en phase avec mes valeurs.
Alors, même les événements les plus difficiles deviennent le carburant de ma vie.
Le leurre serait de croire que pour avoir une vie heureuse cela suppose de ne pas être exposé aux difficultés, de ne plus souffrir...
Là serait la vraie folie !
Vivre c'est ressentir les joies comme les peines.
Vivre c'est comprendre et ne pas comprendre.
Vivre pleinement c'est agir plus en phase avec soi.
La folie c'est de lutter contre sa vie, de refuser d'avancer, de subir ce que les autres nous imposent, de se mettre en danger ou de mettre les autres en danger.
C'est refuser d'assumer le risque de vivre sa vie.
Accueillir la souffrance, ce n'est pas l'encourager !
Accueillir la souffrance, ce n'est pas se placer en victime de la violence (physique ou morale d'autrui)
Accueillir sa souffrance, et sa joie, et toutes ses émotions, c'est se reconnaître, c'est être soi, ou être !
Il est aussi essentiel d'agir : quitter une situation qui nous est intolérable en nous respectant tout en respectant l'autre et sa singularité, ses différences.
Nous avons déjà tant de mal à décider pour nous, à piloter notre propre vie alors pourquoi « se faire à croire » que décider de ce que les autres doivent faire est plus facile ?
Alors revoici une occasion d'avoir recours à la recette magique que Marc Aurèle nous aurait laissée :
« accepter les choses que je ne peux pas changer,
avoir le courage de changer les choses que je peux changer
et la sagesse d’en connaître la différence. »
Il me semble que cette formule associée à la reconnaissance de notre pleine responsabilité et au respect de soi et des autres, sont des antidotes à la folie.
Et une voie d'accès à plus de Bonheur, le bonheur de disposer de notre Vie.
De tout coeur avec vous : pour vivre vraiment
BoB
DSM = Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders = manuel de diagnostique et statistique des troubles mentaux
pour en savoir plus cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Manuel_diagnostique_et_statistique_des_troubles_mentaux
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